Peinture de nu
5- Au cours des différentes périodes, à partir de l'antiquité, et en particulier dans le grand âge d'or de la Grèce classique, il y a des oeuvres d'art dont le thème est le corps humain dans sa nudité et dont la contemplation permet de nous concentrer, en un certain sens, sur la vérité entière de l'homme, la dignité et la beauté - celle également "supra-sensuelle"- de sa masculinité et féminité. Ces oeuvres ont en elle-même, presque caché, un élément de sublimation, qui conduit le spectateur, à travers le corps, au mystère personnel de l'homme entier. En contact avec ces oeuvres, où nous ne nous sentons pas déterminé par leur contenu à "regarder pour désirer" dont nous parle le Discours sur la Montagne, nous apprenons dans un certain sens cette signification sponsale du corps qui correspond à la « pureté du coeur » et qui la mesure.(....)
Suite du texte
7-(...)L'activité artistique responsable et authentique tend à surpasser l'anonymat du corps humain comme un objet non choisi, en cherchant, à travers l'effort créateur, une expression artistique sur la vérité de l'homme dans sa corporéité féminin et masculin, ce qui est en quelque sorte la tâche du spectateur et, dans un rayon plus large, de chacun des bénéficiaires de l'oeuvre. À son tour, il(elle) dépend de lui s'il(si elle) décide de réaliser ses propres efforts pour s'approcher de cette vérité, ou s'il reste seulement un "consommateur" d'impressions superficielles, exploitant la rencontre avec le sujet - corps anonyme- au seul niveau de la sensualité qui, par elle-même, réagit devant son objet précisément "sans choix".(...)
Audience générale du 6 Mai 1981, Jean-Paul II (extrait)



